[RIP] La danse du roseau

Sur les rives du lac Ban au sein de la Niall Dassan’Kon, un jeune T’skrang danse comme un pétale porté par le vent. Le soleil se reflétait sur ses écailles créant de gracieuse ombres sous les pas du danseur Vir’Shaun  Niall’Kon, n’était encore ni homme, ni femme, mais son amour pour la danse était déjà grand. Son parent d’œuf, K’stano, T’slonan, Z’sonoit, s’entrainait à la danse caudale chaque soir, car cet art nécessite une grande maitrise. Après chaque séance, Vir’Shaun lui demandait de l’entrainer, mais celui-ci refusait inlassablement lui expliquant qu’il devra faire ses preuves après son Kaissa avant de prétendre à l’apprentissage de la danse caudale. Cependant il consenti à lui donner quelques conseils afin qu’il parvienne à une meilleurs maitrise de sa queue pendant l’art de la danse et lui dit ceci : «  soit comme les roseaux qui bordent le lac »

Dès le lendemain Vir’Shaun Niall’Kon se mit à l’entrainement, mais contrairement à ce que vous pourriez penser, il ne se mit pas à danser, mais à observer les roseaux sous le vent afin de comprendre ce que son père avait bien voulu dire.

Après de nombreuses heures d’observation, une idée lui éclaira l’esprit, s’il devait être comme les roseaux, il apprendrait à danser comme eux. Dès cet instant il se mit à virevolter avec le vent, la queue portée par les doux souffles de celui-ci. Chaque soir il perfectionnait cette danse qu’il nomma : «  la danse du roseau », mais un jour, à l’orée de sa 12e année, Vir’Shaun senti qu’un changement opérait dans son corps, il savait que cela signifiait que son Kaissa allait commencer.

Pendant ce changement radical Vir’Shaun Niall’Kon se choisie le troisième nom de Ka’Haya, car le T’skrang  asexué devint femme. Il n’est pas la peine de préciser à quel point cette douzième année fut étrange pour Ka’Haya, l’appariation d’un sexe étant particulièrement perturbant. Malgré cela, elle n’arrêta pas la danse car c’était les seuls moments pendant lesquels ces changements n’influaient pas sur sa vie.

Un soir elle prit son père d’œuf par la main et lui demanda de la suivre jusqu’aux rive du lac, une fois sur place elle lui dit : «  Tu m’as dis un jour que je devais être comme les roseaux qui poussent ici, alors j’ai appris à danser comme eux, mais avant de refuser une fois encore de m’enseigner la danse caudale, regarde moi ».

Le soleil était couchant et le vent doux,  en somme, l’ambiance parfaite pour sa démonstration.

Ka’Haya prit un instant pour être en harmonie avec le vent et les roseaux, puis se mit à danser comme jamais auparavant elle ne l’avait fait. Sa queue glissait comme par enchantement sur le vent, adoptant des courbes gracieuses et épousant les formes invisibles de son compagnon de danse. Dansant  parmi les roseaux, elle mimait leurs courbes sous le vent, sans jamais quitter son père des yeux. Après sa démonstration elle planta son regard dans celui de K’stano, T’slonan, Z’sonoit et attendit que celui réagisse.
Il restât impassible pendant de longues minutes, observant sa fille d’œuf, puis, il éclata de rire et lui dit : « J’aime le regard que tu as, cette fois tu es comme les roseaux qui poussent en ces lieux,  tu danse avec le vent et jamais tu ne rompt sous sa colère. Je serais ravi de t'avoir comme élève ».

C’est ainsi qu’un long entrainement commença pour la jeune T’skrang et que naquit une nouvelle danseuse caudale.